60% des médicaments chimiques présents sur le marché sont issus de substances végétales. En effet, ce sont les substances actives des plantes médicinales qui ont permis de développer la pharmacopée moderne. Depuis des millénaires, elles sont utilisées par les médecines traditionnelles sous forme fraîche ou sèche, en extrait, en huile, en infusion, en macérat, seules ou associées entre elles, pour d’innombrables affections. De plus en plus de consommateurs souhaitent revenir à des remèdes plus naturels, désormais accessibles à tous grâce au développement des sites et boutiques d’herboristerie. Comment compléter votre pharmacie familiale avec des plantes officinales courantes ? Voici vers lesquelles se tourner pour les petits soucis de santé du quotidien.
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Contusions, bleus, hématomes
Un mauvais coup, une petite chute, un coin de table mal placé, et c’est le bleu !
De son nom savant ecchymose, il s’agit d’une rupture de vaisseaux sanguins qui laisse s’échapper un peu de sang sous la peau. S’il est plus profond et l’épanchement plus important, on parle d’hématome.
Sans gravité, les bleus se résorbent seuls (leur changement de couleur est dû à la dégradation du sang que les cellules et les enzymes nettoient) mais ils sont néanmoins douloureux ! On peut accélérer le processus et aider la peau à se restructurer et pour cela, rien de mieux que l’arnica (Arnica Montana).
Les propriétés anti-inflammatoires et antalgiques de cette célèbre plante médicinale ont un effet radical sur la douleur et favorisent la résorption du saignement sous-cutané. On l’appliquera sous forme de gel, d’huile ou de macérat, et il sera aussi efficace contre les bosses et les contusions.
Rhume et toux
Malgré les gestes barrières, le rhinovirus, à l’origine du rhume, est de retour chaque hiver. En l’absence de complications, il est aisé à traiter par les plantes.
Le nez coule ? Vite, de l’huile essentielle de saro (Cinnamosma fragrans) : cette plante malgache a des propriétés anti-infectieuses à large spectre (bactéricide et antiviral) et est aussi indiquée en cas de sinusite. Plusieurs fois par jour, on verse quelques gouttes sur un mouchoir pour les inhaler. L’huile de saro peut être utilisée en diffusion pour assainir l’air, et renforce également les défenses immunitaires.
Une toux, les bronches encombrées ? L’eucalyptus radié est souverain. Il dégage les voies respiratoires, favorise l’expectoration, soigne l’inflammation de la gorge et soulage la fièvre. En huile essentielle, on en appliquera quotidiennement 4 à 6 gouttes sur le thorax et le dos. On peut aussi l’utiliser en inhalations, et l’associer à de l’huile essentielle de menthe poivrée en cas de maux de tête.
Pour un effet antiseptique et anti-inflammatoire, on complètera par des tisanes de thym agrémentées d’une cuillère à café de miel.
Ces plantes officinales bienfaisantes se trouvent facilement en herboristerie, sous des formes diverses adaptées à chaque usage.
Coupures et petites plaies
Les occasions de se couper ne manquent pas, que l’on soit chez soi ou dans la nature : cette dernière faisant bien les choses, elle nous offre des plantes très communes réputées vulnéraires : à appliquer sur les plaies.
Outre la légende, qui raconte qu’elle aurait soigné le talon d’Achille, les divers surnoms de l’achillée millefeuilles (Achillea Millefolium), comme « herbe aux menuisiers » ou « herbe aux militaires » ne doivent rien au hasard : elle possède des vertus cicatrisantes et hémostatiques. Quelques feuilles écrasées et appliquées en cataplasme permettront de stopper un saignement. Une feuille roulée et insérée dans la narine aidera à interrompre un saignement de nez. L’achillée possède également des propriétés antibactériennes bien utiles en attendant de pouvoir désinfecter.
A la maison, quelques gouttes de son huile essentielle diluée dans de l’huile végétale et appliquées sur la peau aideront la cicatrisation.
La consoude (Symphytum officinale) quant à elle, doit son nom au latin « consolidare » qui signifie consolider ou encore cicatriser. Pendant des siècles, cette plante contenant de l’allantoïne fut utilisée sur les champs de bataille pour ressouder les plaies, mais aussi pour consolider les fractures. Pour une plaie, appliquez des feuilles réhydratées à l’eau tiède et placées entre deux couches de gaze. En baume, la consoude aidera également à soigner les petites foulures.
Maux de tête, petites douleurs et rhumatismes
On la qualifie d’aspirine naturelle et pour cause : la reine des prés (Spiraea Ulmaria) contient des dérivés salicylés à partir desquels l’aspirine a été développée.
Son action est pratiquement identique au médicament : antalgique et anti-inflammatoire, elle soulage les maux de tête, les douleurs articulaires mineures, mais aussi les maux de dents ou les règles douloureuses. Et ce, sans aucun effet secondaire : à l’inverse de l’aspirine, elle protège les muqueuses gastriques.
La reine des prés peut être prise en infusion ou en extrait liquide. En teinture mère, on pourra l’appliquer directement sur une zone douloureuse.
D’autres plantes aident à soulager spécifiquement les douleurs articulaires et rhumatismales : le pin maritime en huile essentielle, les infusions d’ortie, dont les vertus sont utilisées à cet effet depuis l’Antiquité, ou encore les feuilles de cassis en compresses, qui miment l’action de la cortisone.
Digestion et flatulences
De nombreuses plantes sont conseillées en phytothérapie pour accompagner une bonne digestion, comme la verveine, la réglisse, la menthe ou les fleurs de bleuet, consommées en infusion.
Mais en cas d’inconfort plus important, comme des ballonnements, des spasmes gastriques ou intestinaux, on se tournera vers la nigelle (Nigella Sativa), une plante méditerranéenne dont les graines ont des vertus miraculeuses. Digestives, anti-spasmodiques et carminatives (elles stimulent les sécrétions salivaires et gastriques, aidant le travail de l’intestin), les graines de nigelle favorisent l’expulsion des gaz et protègent les muqueuses digestives. On peut les consommer avant le repas, ou les inclure dans une préparation culinaire (sauce, curry …)
Le basilic possède également des qualités recherchées pour soulager les maux de ventre : c’est un tonique digestif, il stimule le foie, agit sur les flatulences et les éructations, et soulage les migraines d’origine digestive. On peut consommer 2 gouttes d’huile essentielle diluées dans une tisane, ou en appliquer au niveau du ventre, diluées dans de l’huile végétale (ne jamais appliquer pur, et à proscrire pour les femmes enceintes).
Nausées et vomissements
Le remède naturel le plus étudié et considéré comme le plus efficace contre les nausées n’est autre que le gingembre (Zingiber officinale), plante originaire d’Inde dont on utilise le rhizome en médecine traditionnelle autant qu’en cuisine depuis des millénaires.
En infusion ou en gélules, le gingembre est particulièrement indiqué pour traiter les états nauséeux provoqués par le mal des transports, le début de grossesse, ou encore la chimiothérapie.
Attention cependant à ne jamais en consommer si l’on prend des anticoagulants ou des médicaments pour le cœur ou la tension, comme des bêtabloquants : les interactions peuvent être dangereuses.
D’autres plantes consommées en infusion aident également à soulager la nausée, comme l’anis, la mélisse, la menthe poivrée ou encore le basilic.