Les participants à l’étude sont répartis en trois groupes : un groupe utilisant des cigarettes électroniques, un groupe ayant à sa disposition des médicaments d’aide au sevrage tabagique (varénicline) et un troisième groupe se voyant prescrire un placébo. Les chercheurs de l’AP-HP souhaitent évaluer le sevrage tabagique en se basant sur des examens cliniques, biologiques et par des questionnaires.
L’étude ECSMOKE de l’AP-HP s’inscrit dans une tendance du monde de la recherche qui gagne en influence ces dernières années et qui vise à analyser et à quantifier scientifiquement les avantages et inconvénients (notamment en termes de toxicité) des différents substituts à la cigarette, comme les cigarettes électroniques ou le tabac à chauffer. Le but étant de déterminer si ces derniers ont un rôle à jouer dans la lutte contre le tabac.
Les promoteurs de ces dispositifs assurent qu’ils permettent d’accompagner vers le sevrage des fumeurs incapables d’arrêter, tout en permettant de réduire fortement la toxicité de leurs pratiques et, par conséquent, les risques sur leur santé. Après des années de défiance, les agences sanitaires de nombreux pays, commencent à lancer des études scientifiques pour voir si ces dispositifs peuvent être intégrés aux politiques de santé publique.
En France, le Haut conseil de la santé publique a fait évoluer ses recommandations en 2016, en indiquant que la cigarette électronique pouvait constituer un outil de réduction des risques du tabagisme. L’agence a tout de même alerté sur le risque de voir le vapotage constituer une porte d’entrée vers le tabagisme.
Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA), l’organisme sanitaire fédéral, a fait évoluer cet été la classification du tabac à chauffer (un dispositif qui permet de chauffer du tabac sans entrainer de combustion) comme « produit du tabac à risque modifié », ce qui lui permet d’être commercialisé sur le marché américain avec des messages portant sur son rôle dans le sevrage tabagique.