Le gluten n’en finit pas d’être sujet à polémique. Certains estiment que cette protéine est décidément mauvaise pour la santé, alors que d’autres reconnaissent ses bienfaits sur l’organisme. Même les chercheurs et les scientifiques n’arrivent pas à se mettre d’accord. Récemment, de nombreux articles ont mis en évidence les effets néfastes que le gluten pouvait avoir sur la santé des nourrissons et des enfants de bas âge. Lorsqu’on apprend une telle nouvelle, il est tout à fait normal de s’affoler, d’autant que le bien-être de nos bouts de chou est en jeu. Ainsi, petit à petit, le régime sans gluten s’est démocratisé.
La preuve, plusieurs adultes l’ont également adopté. Le gluten est-il réellement dangereux pour les nourrissons ? Nous nous efforcerons de répondre à cette question qui, avouons-le, trotte dans la tête de tous les parents (et futurs parents). À travers ce petit dossier, nous ne manquerons pas d’aborder les propriétés du gluten, les formes d’intolérance et les allergies. Vous y découvrirez aussi la période idéale pour introduire le gluten dans l’alimentation de vos bambins.
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Les principales caractéristiques de cette protéine
Le terme « gluten » a été utilisé pour la toute première fois en 1745 par Giacomo Beccari, un médecin naturaliste italien. Scientifiquement parlant, il s’agit d’une structure en réseau, c’est-à-dire d’un ensemble de protéines présent dans la majorité des céréales. On en trouve notamment dans le blé, le seigle, le kamut, l’avoine, le petit épeautre et l’orge. Ce dernier, en particulier, constitue un des principaux composants des céréales pour bébé. En effet, le gluten résulte d’un mélange de gliadines et de gluténines. Tous deux sont des protéines.
Des études ont formellement prouvé que le gluten n’existe pas naturellement dans les céréales. Il se développe à un certain stade de préparation de la farine de blé, plus particulièrement pendant l’hydratation et le pétrissage. En effet, la pâte doit son caractère élastique et sa texture moelleuse au gluten. D’ailleurs, sans cette protéine, il est pratiquement impossible d’obtenir ces fameuses baguettes de pain que l’on apprécie tant. D’une manière plus concrète, le gluten joue un rôle prépondérant dans la conservation ainsi que la réduction du temps de levée des pâtes. Pour information, il est actuellement possible d’augmenter la teneur en gluten d’une céréale. Pour ce faire, les scientifiques ont recours à l’hybridation. Certains n’hésitent pas à repousser les limites de la science en pratiquant la manipulation et la modification génétique. Plusieurs analyses montrent que ces dernières sont à l’origine des effets néfastes du gluten sur l’organisme des nouveau-nés.
Ce que nous ignorons, c’est que ce toutes les céréales n’ont pas la capacité de former une structure de réseau (comme ce qui a été expliqué au-dessus). Tel est le cas de l’avoine, de l’orge et du seigle qui sont impanifiables. Il y a donc peu de chance que la pâte soit composée de gluten. Ainsi, lorsqu’on utilise cette expression, on fait généralement référence au gluten de blé qui est utilisé par presque tous les fabricants de farine et les boulangeries. Contrairement aux adultes dont le système immunitaire est plus ou moins résistant, les nourrissons sont plus exposés aux risques d’allergie et d’intolérance au gluten. Quoi qu’il en soit, lorsque le gluten est consommé avec parcimonie, il ne devrait pas présenter un danger pour la santé du bébé.
À partir de quel âge peut-on l’introduire dans l’alimentation du bébé ?
N’importe quel professionnel vous dira que pendant les 6 premiers mois, le lait maternel ne doit pas être mélangé avec d’autres aliments. Dans le cas où l’allaitement normal est impossible, il est préférable d’opter pour des préparations à base de lait de vache. Il faut également savoir que le 4ème mois est la période la plus propice pour une diversification alimentaire.
Auparavant, l’introduction de gluten dans l’alimentation du bébé n’était recommandée qu’après le 7ème mois. Cependant, des études ont révélées que plus l’introduction de cette protéine était retardée, plus l’enfant avait des chances de développer la maladie de cœliaque. Il convient également de préciser que l’ajout du gluten doit se faire de manière progressive. Tel que le stipule le communiqué officiel publié par le Comité de Nutrition de la Société Européenne de Gastroentérologie, il est fortement déconseillé d’introduire le gluten dans l’alimentation du bébé avant qu’il n’atteigne 4 mois. Les mêmes consignes s’appliquent une fois l’âge de 7 mois dépassé. En d’autres termes, si vous voulez donner du gluten aux prunelles de vos yeux, la période idéale se situe entre son 4ème et son 7ème mois.
Commencez par 1,2 gramme par jour, puis augmentez petit à petit jusqu’à ce que vous atteigniez 5 grammes. Il s’agit du seuil maximal à respecter, sans quoi le bébé pourrait présenter des intolérances au gluten ou faire des allergies. Par contre, si votre bébé n’est aucunement sensible à cette protéine, il est possible de l’ajouter à son repas quotidien, et ce, jusqu’à ses 12 mois. Il faut savoir que le gluten doit impérativement être mélangé soit dans le biberon soit dans d’autres aliments. Les pâtes et les semoules en sont très riches, donc vous aurez largement le choix. Assurez-vous seulement que la nourriture choisie soit adaptée à l’âge de votre bébé. En effet, les nourrissons sont obligés de suivre un régime bien particulier jusqu’ils à ce qu’ils aient un an. En cas de doute, il est toujours préférable de consulter un diététicien-nutritionniste. Vous pouvez également vous tourner vers votre pédiatre.
Comment introduire cette protéine dans l’alimentation du bébé ?
L’introduction du gluten dans l’alimentation du bébé varie selon son âge. Étant donné que ce dernier ne boit que du lait maternel durant ses dix premiers mois, il convient de mélanger le gluten avec la préparation. Attention cependant à bien respecter les doses prescrites par les médecins et les nutritionnistes, soit entre 1 gramme et 1,5 gramme par jour.
À partir du 6ème mois, début de la diversification, vous pouvez introduire le gluten via des céréales infantiles. Ces produits se déclinent en plusieurs marques, donc vous n’aurez qu’à choisir celui qui vous convient le mieux. Le prix et la qualité varient également selon le type de fabricant. N’hésitez pas à faire un petit comparatif afin de dénicher la meilleure céréale infantile. Attention, il arrive dès fois où même à l’âge de 6 mois, le nourrisson refuse de manger des aliments autre que le lait maternel. En effet, il existe des signes permettant de savoir qu’un bébé est prêt à manger des céréales. Soit son poids de naissance est multiplié par deux, soit la fréquence de ses biberons augmentent en journée comme en soirée. Il n’est également pas rare que le nourrisson ait toujours faim même après une tétée.
À l’âge de 6 mois, le bébé peut manger des aliments solides. Pour introduire facilement le gluten dans son alimentation, vous pouvez, par exemple, lui préparer des petits plats à base de semoule, de riz et de pâte. Assurez-vous seulement que ces derniers soient bien cuits. Par ailleurs, si vous en avez les moyens, les repas mixés avec gluten sont très avantageux pour les enfants de bas âge. Pour varier les plaisirs, n’hésitez pas à y ajouter des légumes. La plupart des biscuits pour bébé et des pains contiennent également du gluten. Il n’y a pas mieux comme goûter. Il faut préciser qu’entre le 6ème mois et le 8ème mois, les céréales infantiles doivent être associées à d’autres sources de gluten. Dans le cas contraire, il faudra prévoir deux biberons avec céréales. À partir du 8ème mois, il est recommandé de doubler le dosage du biberon et d’ajouter d’autres sources de gluten au régime quotidien du bébé.
La maladie de cœliaque chez le nourrisson
La maladie de cœliaque est une maladie auto-immune qui survient uniquement chez des personnes génétiquement prédisposées. Pour l’heure, elle se présente comme la principale forme d’intolérance au gluten. S’il fut un temps où elle était rare, voire inexistante, aujourd’hui elle est référencée parmi les maladies infantiles les plus fréquentes. Des études ont d’ailleurs affirmé que l’intolérance au gluten touche une grande majorité des nourrissons, plus particulièrement ceux âgés de 6 mois et plus. On enregistre une forte recrudescence de la maladie dans presque tous les pays européens. Les continents asiatique et africain, quant à eux, sont moins touchés. Cette différence pourrait s’expliquer par le type de régime alimentaire. Il faut d’ailleurs admettre que près de 75 % des européens préfèrent les plats à base de pâte.
En principe, la maladie de cœliaque se manifeste sous forme de symptômes à la fois nombreux et variés. Il n’est cependant pas rare qu’elle se présente telle une maladie latente sans symptômes apparents. Dans ce cas, la meilleure manière de détecter la maladie est de faire des analyses ainsi que des examens sanguins. De nos jours, il existe aussi des tests biologiques qui permettent de confirmer rapidement toute suspicion d’intolérance au gluten. D’ailleurs, de nombreuses établissements de santé ont déjà adopté cette nouvelle méthode.
Chez un nourrisson comme chez une personne adulte, la maladie de cœliaque se manifeste par des réactions immunitaires anormales ainsi que des réactions inflammatoires qui sont majoritairement localisées au niveau de la muqueuse intestinale. Ainsi, l’organisme produit massivement des anticorps dont la tâche principale est de détruire le gluten. Par ailleurs, l’inflammation intestinale rend difficile l’absorption des différents nutriments présents dans les aliments. Et, qui dit mauvais fonctionnement de l’appareil digestif dit malnutrition.
Il existe plusieurs manières de diagnostiquer la maladie de cœliaque, mais les troubles digestifs sont les plus connus. Les symptômes les plus fréquents sont la diarrhée chronique et les vomissements. Lorsque la pathologie atteint un stade avancé, le nourrisson peut souffrir d’anorexie. L’on constate également un arrêt de sa croissance et de son prise de poids. Dans certains cas, le développement psychomoteur du bébé ralentit. Si votre bout de chou semble fatigué ou pâle, pensez à consulter immédiatement votre médecin. Même chose dès que vous constaterez une diminution de son appétit. Les symptômes dûment cités s’apparentent à d’autres maladies. C’est pourquoi afin de confirmer s’il s’agit ou non d’une intolérance au gluten, il est toujours préférable de voir un docteur.
Il est important de bien différencier la notion d’allergie et d’intolérance au gluten. La première se traduit par l’apparition de signes évidents quelques minutes après la prise du gluten. La seconde, aussi connue sous le nom de maladie de cœliaque, progresse petit à petit. Dès fois, les symptômes ne sont pas visibles. Une allergie au gluten se soigne assez rapidement, alors qu’une intolérance nécessite un traitement à vie. Le nourrisson devra suivre un régime sans gluten, ce qui réduit de manière considérable le choix des parents. En effet, les nourritures à base de blé, d’engrain, d’orge et de seigle sont à proscrire. Les céréales de maïs, les farines de pomme de terre et le riz sont autorisés, mais en faible quantité.
Les précautions nécessaires en cas d’intolérance
La meilleure manière de prévenir la maladie de cœliaque est d’offrir un régime sans gluten à son bout de chou. Rassurez-vous, vous n’aurez aucun mal à trouver des céréales sans gluten sur le marché étant donné que ces produits se font de plus en plus nombreux. N’hésitez pas non plus à expérimenter des plats variés en vous inspirant des recettes proposées sur les sites internet et dans les magazines. Normalement, une nette amélioration de l’état du bébé peut être observée après 3 mois de traitement. Si votre enfant souffre d’intolérance au gluten et qu’il suit un régime particulier, pensez à lui donner des aliments riches en vitamines et en nutriments. Lorsque vous faites vos courses, vérifiez si les céréales sont avec ou sans gluten. Une simple maladresse peut coûter cher à votre bébé. Pour information, outre le régime sans gluten à vie, les médecins chercheurs explorent actuellement d’autres pistes. Certains préconisent un traitement immunitaire tandis que d’autres se focalisent davantage sur la fabrication de céréales génétiquement modifiées. La théorie des thérapies enzymatiques n’est également pas à écarter. En tout cas, en ce moment, les centres hospitaliers et les organismes de santé déploient des ressources considérables pour aider les scientifiques à trouver un traitement efficace contre l’allergie ainsi que l’intolérance au gluten.