L’homme est un être chétif à la naissance comparé aux animaux dont l’alimentation ne requiert pas tous les précautions dont bénéficie l’homme. Leur apprentissage de la vie est, lui aussi, très bref. Pour pallier les insuffisances qui affectent l’homme, la mère pourvoit à tout à la naissance de son bébé. Parmi les mille et une attentions que la mère prodigue à son enfant figure – outre l’amour et la protection – l’apport en nutriments essentiels pour que le bébé ait tout ce dont il a besoin pour grandir. La vitamine D est de ces substances dont il ne faut en aucun cas négliger l’apport car d’elle dépend le développement de l’enfant et sa bonne santé. Cette vitamine est, en effet, une substance organique dont dépend le métabolisme de l’organisme.
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Historique d’une vitamine essentielle
La découverte de la vitamine D est due à une épidémie de rachitisme qui a frappé la ville de Londres pourtant championne de la révolution industrielle au XIXe siècle. En 1918, Edward Mellanby démontra que cette maladie était due à une carence nutritionnelle. Bien vite, on découvrit que le rachitisme pouvait trouver sa solution dans l’huile de foie de morue dont les propriétés curatives ont été découvertes par D. Schütte.
Les recherches du docteur Mc Collum lui permirent d’isoler le calciférol qui recevra plus tard le nom de vitamine D. D’autres recherches montrèrent que la lumière du soleil était une source de vitamine D. Ainsi, s’expliqua le paradoxe d’une ville à la pointe du progrès technique affectée par un mal récurrent. C’est parce que le smog qui recouvrait la ville privait les habitants des rayons ultraviolets du soleil. De fait, la vitamine D est également appelée vitamine antirachitique car il est avéré que c’est la carence en vitamine D qui entraîne cette maladie.
Le prix Nobel fut attribué à R.B. Woodward en 1965 pour avoir réalisé la première synthèse de la vitamine D mais ses travaux étaient précédés par ceux d’Adolf Windaus. Il s’ensuivit diverses démonstrations quant aux effets de la vitamine D, tels que la minéralisation osseuse ou le métabolisme phosphocalcique et d’autres effets connus agissant sur les muscles, le système immunitaire, l’appareil cardiovasculaire et le rein.
Ce qui définit la vitamine Soleil
La vitamine D est indispensable à la croissance de bébé car elle contribue non seulement à la solidité de son squelette en rendant possible la minéralisation de ses os et de ses dents. Elle permet aussi l’assimilation du calcium et du phosphore par son organisme.
A la différence des autres vitamines qui se trouvent en grande partie dans les aliments qu’il mange, la vitamine D peut être fabriquée par son corps grâce aux rayons ultraviolets du soleil. Il vous suffit ainsi de le mettre au soleil pendant un certain temps chaque jour pour qu’il ait une partie de l’apport journalier nécessaire en vitamine D.
Soulignons sans ambages que la principale source de la vitamine D reste les rayons ultraviolets du soleil qui ont une incidence au niveau des couches profondes de la peau. Lotie à cet endroit, la pré-vitamine D est le précurseur de la substance. Elle est un dérivé du cholestérol qui se transforme en vitamine D sous l’action du rayonnement ultraviolet. Au moyen des petits vaisseaux de la peau, elle passe alors dans la circulation sanguine. Arrivée au foie, elle subit sa première transformation. Les muscles et la graisse emmagasinent l’excédent de la synthèse pour l’acheminer ensuite vers les parties du corps qui en ont besoin. Sa forme la plus active s’opère, au niveau des reins mais aussi au niveau d’autres cellules. Mise en réserve dans les graisses et le foie, elle est métabolisée et remise en circulation en fonction des besoins de l’organisme.
Ce cycle vertueux n’a pas cours quand la vitamine D vient à manquer. La carence en vitamine D conduit au risque de rachitisme dû à l’insuffisance d’absorption du calcium par les os. De fait, les os du crâne du bébé peuvent devenir mous tandis que les poignets et les chevilles prennent une forme gonflée. Un écart important apparaît entre les genoux et l’enfant a un aspect disgracieux qui est le reflet de sa maladie.
Vitamine ou hormone ?
La question peut se poser si la vitamine D est une vitamine ou une hormone. En fait, la réponse est duale puisque ses propriétés de vitamines sont attestées par le fait qu’elle soit apportée par l’alimentation, si infime que cet apport soit. De plus, sa carence peut entraîner des maladies. Mais c’est aussi une hormone car elle se comporte comme un messager chimique qui peut activer des récepteurs spécifiques.
Ainsi, la vitamine D est à la fois vitamine et prohormone. Elle est incontestablement vitale pour la santé des os et des dents. En régularisant le taux de calcium sanguin, elle améliore l’absorption intestinale de ce minéral dont elle minimise l’élimination par l’urine. Elle joue ainsi un rôle primordial dans l’absorption du calcium et du phosphore par les intestins.
Ses propriétés vont au-delà de ce qui est scientifiquement prouvé car les recherches tendent à démontrer que la vitamine D est un ensemble de substances liposolubles qu’on appelle provitamines D, l’ergocalciférol, d’origine végétale et le cholécalciférol, d’origine animale. Ce qui donne un composé appelé calcitriol. Ce composé engendre une grande variété d’effets bénéfiques dont le contrôle de nombreux gènes. Ce phénomène aboutit à la prolifération et à la différenciation cellulaire ainsi qu’à la sécrétion d’insuline. Ses effets ne se limitent pas uniquement donc à la santé des os et des dents.
La question de l’apport nutritionnel de bébé
Comme on s’accorde à dire que la quantité de vitamine D absorbée par l’organisme est loin d’être suffisante pour les besoins du corps, une supplémentation est généralement nécessaire surtout pour les bébés allaités.
La peau encore trop fragile ne permet pas de l’exposer trop longtemps au soleil pour être irradié par les rayons ultraviolets générateurs de vitamine D. De là découle le besoin de la supplémentation en cette substance essentielle nécessaire au bon développement de bébé pour les deux raisons précédemment évoquées à savoir :
- la minéralisation des os et des dents de l’enfant
- l’assimilation du calcium et du phosphore par les intestins et l’organisme de bébé.
Il se peut que durant sa grossesse, la mère ait déjà eu une supplémentation en vitamine D. La recommandation est aujourd’hui de 600 UI de vitamine D par jour. Les mesures conventionnelles qui permettent d’évaluer la teneur en vitamine D sont, en effet, libellées en Unité internationale (UI). Parfois on utilise aussi le microgramme (µg), étant entendu que 1 µg équivaut à 40 UI. Malgré cet apport journalier au bénéfice de la mère, le risque de carence de vitamine D à la naissance n’est pas à exclure pour le bébé. De fait, cette action peut être étendue jusqu’à ce que le bébé ait 24 mois d’âge, le temps que sa peau nue puisse être exposée au soleil. Les doses prescrites sont fonction de la nature de l’alimentation de l’enfant :
- allaitement,
- lait de vache,
- lait enrichi en vitamine D.
Quand la supplémentation s’impose-t-elle?
La supplémentation est surtout recommandée durant les mois d’hiver pour l’enfant de 18 mois à 5 ans. La posologie indiquée pour les bébés allaités est de 400 UI de vitamine D par jour, ceci pour parer à l’éventualité que le lait maternel ne contienne pas assez pour répondre aux besoins du bébé. Certains experts soutiennent que donner des suppléments de l’ordre de 4000 UI aux mères qui allaitent est une sage précaution pour que leur lait contienne la quantité de vitamine D requise.
Les bébés nourris avec des préparations commerciales ont un avantage car ces préparations sont enrichies en vitamine D. S’ils en consomment 1 litre par jour, la supplémentation n’est plus requise.
Comme il est difficile d’atteindre 600 UI de vitamine D par jour juste par l’alimentation, certains nutritionnistes recommandent une supplémentation de 400 UI de vitamine D pour les enfants, en plus des 2 verres de lait quotidiens.
L’enfant peut prendre les suppléments de vitamine D à n’importe quel moment mais de préférence pendant les repas. Il est conseillé de faire cette supplémentation mais pour plus de sûreté, vous gagneriez à en parler à votre pédiatre qui est à même de vous prescrire la dose appropriée pour votre enfant. Sachez que la teneur en vitamine D de certains aliments a déjà été calculée, à vous d’en tirer profit pour la préparation à donner à bébé :
- un jaune d’œuf contient 25 UI
- 250 ml de lait de vache contiennent 88 UI
- un saumon cuit contient 103 UI
Où puiser ce nutriment dont bébé a grand besoin
Le soleil est la première source car ses rayons ultraviolets permettent à l’organisme de synthétiser la vitamine D. Une brève exposition de sa peau nue peut lui être très bénéfique mais il ne faut pas faire l’erreur de l’enduire de crème solaire.
Dans une certaine mesure – très réduite – les poissons gras tels que le saumon, la truite, le thon, le maquereau et le hareng peuvent être donnés aux enfants, de même que le jaune d’œuf cru, les champignons et le beurre car ils contiennent de la vitamine D. Le lait reste l’aliment idéal pour approvisionner l’enfant en vitamine D. Dans certains pays, le lait est obligatoirement enrichi en vitamine D.
Les suppléments proposés sur le marché sont de diverses sortes. La vitamine D peut être présentée sous forme de comprimé qui contient en général 1000 UI de cholécalciférol (vitamine D3). Elle peut aussi être conditionnée en liquide dont une goutte contient 1000 UI de cholécalciférol. Vous aurez à bien vérifier car certains fabricants proposent des suppléments de dosage moindre.
Les suppléments de cette vitamine disponibles
Le problème se pose sur le choix à faire. Ils sont généralement présentés sous forme de liquide mais les concentrations ne sont pas les même d’une marque de fabrique à l’autre. Il s’agit alors d’être vigilant et de prendre le temps de bien lire l’étiquette du produit pour prendre connaissance des recommandations du fabricant. Vous avez à vous décider si vous allez donner le supplément en gouttes – un compte-gouttes accompagne le produit – ou en millilitres, la mesurette doit alors contenir une graduation précise.
Tenez compte des recommandations des autorités médicales en ce qui concerne l’apport maximal tolérable en vitamine D (AMT) car dépasser ces normes sont préjudiciables au bébé. Comprenez par AMT la quantité quotidienne la plus élevée au-delà de laquelle le bébé risque de souffrir d’effets indésirables. De 0 à 6 mois, cet apport maximal est de 400 UI ; de 7 à 12 mois, ce chiffre passe à 1500 UI et de 1 à 3 ans à 2500 UI.
Si vous voulez donner des dosages hebdomadaires ou mensuels de la vitamine D à votre enfant, vous avez intérêt à choisir un supplément qui ne contient que cette vitamine. La plus grande circonspection est également requise si vous utilisez l’huile de foie de morue car le risque est d’en arriver à un surdosage de vitamine A qui peut être toxique.
Vous pouvez aussi trouver des suppléments de multivitamines mais la quantité de vitamine D est alors de quantité moins importante comparée à ceux ne contenant que de la vitamine D.
L’administration du nutriment indispensable à bébé
L’administration des médicaments à base de vitamine D se fait chaque jour chez le nourrisson. Il faut évidemment veiller à respecter les précautions d’administration et ne pas changer de médicament sans avoir consulté le pédiatre au préalable. La première règle à respecter est de n’utiliser que le compte-gouttes qui accompagne le supplément de vitamine D. Il doit être gradué de sorte que votre lecture soit la plus précise possible. La vitamine D en gouttes est la plus pratique quand il s’agit d’enfant mais il existe aussi des comprimés à croquer, des suppléments liquides qu’on peut ajouter à du lait, du jus ou de l’eau.
Pour le nourrisson, la vitamine sous forme de gouttes ou de doses est la plus prescrite. Vous aurez alors à le lui donner avant la tétée ou le biberon en position semi-assise. La meilleure méthode est de placer la pipette contre l’intérieur de la joue, appuyez alors lentement sur le piston pour que la vitamine s’écoule goutte à goutte. Il ne faut jamais allonger le bébé juste après pour éviter qu’il s’étouffe.