Psychologie

La syllogomanie, le point complet !

Ah la Syllogomanie, une maladie pas assez connu
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On a souvent tendance à mélanger la syllogomanie avec le syndrome de Diogène qui tend à s’accroître au cours des dernières années. Pour cette raison, il est extrêmement important d’en faire la distinction, sachant que les symptômes et traitements ne sont pas forcément les mêmes. En effet, alors que le syndrome de Diogène se traduit par un trouble du comportement consistant à vivre de manière négligée, malsaine, voire impure, la syllogomanie, quant à elle, se reflète surtout par un besoin d’accumulation exagérée d’objets inutiles. Pour mieux comprendre l’ampleur ainsi que les conséquences de cette pathologie, et traiter au plus vite les cas, faites le point dans ce dossier qui évoque la syllogomanie comme une maladie psychique entièrement à part.

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La syllogomanie, qu’est-ce que c’est ?

C’est est un trouble du comportement dont on ne parle pas assez souvent. Cependant, faire le tour du sujet s’avère indispensable au vu des lourdes conséquences qu’il présente sur la santé et le mode de vie en lui-même. Elle se rattache à un besoin obsessionnel de garder, conserver et accumuler les matériels sans la moindre valeur ni importance, avec un refus concret de s’en débarrasser. Au fil des années, ce sentiment d’obsession s’est vu attribuer plusieurs appellations permettant de la distinguer de façon plus concrète.  On est plus communément connue sous le nom de « thésaurisation pathologique » ou « accumulation compulsive ».

Certains médecins refusent de la considérer comme une maladie mentale. En outre, ils soutiennent le fait que de nombreuses personnes ressentent un attachement aux bricoles (ou animaux) sans que cela ne constitue une véritable atteinte à la psychologie. Certes, n’importe quel individu peut ressentir le besoin de conserver quelque chose qui lui tient à cœur et dont il est naturellement fier. Un collectionneur, par exemple, trouve sa passion dans le fait de conserver et d’exhiber sa collection d’objets. « La plupart du temps, un collectionneur digne de ce nom considère son assemblage comme un véritable recueil dont il prendra systématiquement soin. », nous indique Jérôme de syllogomanie.fr

En revanche, une personne sujette à la syllogomanie ne ressent pas ce même sentiment d’attachement. Il accumule vraisemblablement des bricoles sans grande signification, sans même ressentir l’envie de les ranger, de les plier ou de les classer. Le plus souvent, il s’agit de choses telles que :

  • des vêtements usés
  • des boîtes de conserve et n’importe quel autre type de contenants vides
  • des bouteilles entamées
  • de multiples cartons de livres, de dépliants et de magazines
  • de la nourriture périmée
  • toute sorte de paperasses empilées depuis le temps
  • des meubles et appareils électriques abîmés

Cette même personne les laisse éparpillées et entassées les unes sur les autres dans son environnement. La plupart du temps, elle les garde dans son logement, mais cela peut aussi se produire dans son environnement professionnel. Contrairement aux personnes « normales », elle ne ressent aucune sensation d’oppression, ni d’étouffement, ni d’encombrement. Et quand elle en vient finalement à manquer de place pour circuler, dormir ou tout simplement vivre normalement, il n’est toujours pas question pour elle de les jeter. Au contraire, une personne atteinte de syllogomanie peut vite remplir sa maison jusque dans son garage, sa grange, ses escaliers, sa voiture…

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Comprendre le diagnostic médical de la syllogomanie

Bien que certains corps médicaux soutiennent le fait que ce ne soit pas une vraie maladie mentale, une grande majorité se prononce sur le diagnostic final. La syllogomanie est un véritable trouble comportemental qui entraîne bien des conséquences et qui provient de plusieurs facteurs.

Les symptômes :

Pour comprendre à quel moment une personne est vraiment atteinte de la « thésaurisation pathologique », certains signes trompeurs sont à voir de près. Les symptômes les plus fréquents sont entre autres :

  • une difficulté inquiétante et énigmatique à se débarrasser d’un tas d’objets périmés, usés, abîmés et qui affichent une valeur finEncore une personne atteinte de ce type de trouble du rangementancière moindre
  • un sentiment de détresse et de souffrance aiguë, une fois qu’une personne évoque l’obligation de jeter ces choses en question
  • une éternelle insatisfaction quant au fait de devoir tout le temps accumuler et rassembler autant de futilités que possible
  • une incapacité à mener une vie sociale, par le sentiment de toujours devoir rester chez soi, au milieu d’un désordre colossal et d’immondices
  • une vie insalubre et délabrée dans un environnement quasiment submergé
  • une insouciance face à la présence et à l’apparition continue de nuisibles, de rongeurs, d’insectes, de mousses, de champignons ou d’odeurs désagréables

Les causes :

En dépit de l’avancement des recherches, aucune cause effective de la syllogomanie n’a été réellement soulevée. Cependant, plusieurs études ont été effectuées par des chercheurs soucieux de comprendre et d’élucider les questionnements. Les résultats démontrent certains facteurs clés qui peuvent être à l’origine de la maladie de l’accumulation compulsive. Sachant qu’elle touche environ 2,3 à 4,6% de la population globale, dont des hommes et femmes de la soixantaine – ou plus – dans la plupart des cas, les causes relèvent d’ordre relationnel et affectif. Ainsi, d’une manière générale, la syllogomanie peut être principalement due à :

  • un épisode marquant et traumatisant : une séparation physique (divorce, décès, abandon…) ou un grand choc émotionnel (licenciement par exemple) peut automatiquement provoquer un manque et un sentiment d’absence rapidement comblé par l’accumulation d’objets
  • un cas confirmé dans la famille : sans trop vouloir affirmer qu’elle soit héréditaire, la syllogomanie peut néanmoins se transmettre entre les membres d’une même famille
  • un mode de vie ancré en soi : ayant été élevée dans un environnement malsain et dont les conditions sont dévalorisantes, une personne peut naturellement cultiver la syllogomanie en elle, une fois qu’elle habitera dans sa propre maison
  • un trouble mental déjà présent depuis longtemps : une personne atteinte d’une maladie mentale telle que le syndrome de Diogène peut facilement tomber dans la thésaurisation pathologique

Quelles sont les conséquences ?

Dans la plus grande majorité des cas traités, la syllogomanie témoigne de lourdes conséquences sur la personne concernée d’une part, mais aussi sur son entourage. Il est à noter que les conséquences peuvent se présenter sous diverses formes, allant des dégâts matériels aux dégâts sociaux, sans bien sûr oublier les répercussions mentales et physiques.

Les conséquences matérielles sont les plus fréquentes de toutes. Au bout de plusieurs années d’accumulation, il va sans dire que la présence de nuisibles, notamment de rats, est irréversible. Effectivement, plus les choses s’entassent, plus elles sont susceptibles d’attirer les rongeurs. De la même manière, les risques d’incendie sont plus fréquents, ce qui est surtout le cas lors d’un assemblage de matériels électriques trop nombreux et un manque d’entretien. Bien entendu, il ne faut pas omettre de mentionner les odeurs nauséabondes qui, de surcroît, sont étroitement liées aux conséquences physiques. À ce propos, force est de constater que le déploiement de plusieurs microbes et bactéries n’est pas restreint, tout simplement à cause de l’absence d’aération, d’hygiène et d’entretien général. D’autres accidents peuvent éventuellement provenir, tels que les chutes à cause des affaires empilées dans des endroits où l’on devrait avoir normalement accès (les escaliers, l’entrée de la maison, les couloirs, etc.).

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En ce qui concerne les effets psychiques indésirables, tout porte à croire que la syllogomanie peut provoquer inéluctablement une dépression. Ce trouble est de ce fait soumis à plusieurs risques d’aggravation, dès lors qu’elle n’est pas traitée à temps et au même moment que la thésaurisation pathologique elle-même. Enfin, en matière de relation sociale, le sujet n’étant plus en position de partager une vie extérieure y mettra obligatoirement une barrière. Cela engendre rapidement des tendances solitaires et d’isolement qui peuvent conduire à un blocage relationnel, spécialement avec la famille, les amis et le milieu professionnel.

Les traitements de la syllogomanie ou thésaurisation pathologique

Comme il s’agit d’une véritable maladie psychologique qui ne doit pas être prise à la légère, il existe des traitements associés à la syllogomanie. D’un côté, cela peut avoir pour objectif de prévenir la pathologie, lorsque les symptômes sont détectés à temps et que la situation n’est pas encore aussi grave. D’un autre côté, il peut s’agir d’un traitement plus important, visant à guérir une personne atteinte du trouble à un niveau avancé et sur qui les effets ont déjà causé plus de dommages qu’on ne le croit.

Quand faut-il intervenir ?

L’entourage d’un individu susceptible de développer des tendances d’accumulateur compulsif est tenu d’intervenir, ceci, dans le seul et unique but d’y remédier à temps. Dès lors que certains symptômes sont perceptibles, il est fortement recommandé de ne pas perdre de temps et de recourir aux solutions émises par les spécialistes de la santé mentale. Cela peut par exemple s’avérer utile lorsque l’individu en question n’est plus à même de se charger de ses tâches ménagères : vaisselle, assainissement et nettoyage de son intérieur, tri de ses affaires…

Par ailleurs, dans des cas où l’obsession liée à la syllogomanie aurait déjà pris place, il est formellement obligatoire d’intervenir et de faire appel à des spécialistes. Dans ce cas, les signes les plus alarmants sont généralement l’envie de se couper du monde et le refus de sortir de chez soi. N’oublions pas les codes de détresse qui montrent l’incapacité de se séparer d’un objet aussi banal qu’il en aurait l’air.

Comment traiter la traiter ?

La syllogomanie se traite de deux manières différentes, néanmoins, il peut arriver que l’on ait nécessairement recours aux deux solutions.

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Le recours à une thérapie comportementale

Le recours à une thérapie comportementale est la manière la plus usuelle d’aborder la thésaurisation pathologique. Elle consiste en quelque sorte à prendre le patient à part pendant des séances qui viseraient à l’aider à surmonter ses habitudes psycho-problématiques. Il est question d’employer une approche cognitivo-comportementale à travers laquelle son médecin (psychiatre) va faire en sorte d’impacter et de modifier ses habitudes, son mode de vie ainsi que ses pensées. L’idée consiste à lui faire adopter le sens de l’organisation, tout en l’aidant à acquérir à nouveau la faculté de prendre des décisions par lui-même. On se tourne davantage vers la prise de décision de se débarrasser des déchets amassés dans ce cas précis. Puis, le spécialiste travaille pareillement sur la meilleure manière de convaincre un accumulateur sur l’inutilité de conserver des choses vides de sens, jusqu’à ce qu’il délaisse définitivement ses envies incontrôlables de le faire.

D’autre part, la thérapie comportementale est aussi un moyen d’aider le patient à renouer des liens avec la société. Cette approche facilite particulièrement la prise de contact, spécialement quand la personne en question a décidé de couper définitivement les liens avec le monde extérieur, y compris le fait de ne plus sortir pour faire des provisions.

Le recours à un traitement à base de sédatifs

Comme il s’agit d’un trouble du comportement comme tous les autres, la prise de médicaments peut être préconisée par le médecin. Elle peut s’accompagner ou non d’une thérapie, en fonction de la gravité du trouble. Cette alternative est surtout adaptée aux personnes qui en sont à un stade plus ou moins faible de la syllogomanie, afin de réduire les symptômes qu’elles présentent. Les antidépresseurs sont le type de sédatifs les plus employés dans ce type de situation.

Comment prévenir la syllogomanie ?

Une personne susceptible d’être atteinte de syllogomanie n’est pas en mesure de prévenir la maladie d’elle-même. Les recommandations suivantes se tournent davantage vers son entourage, bien qu’elle puisse en arriver à refuser de l’aide et à arrêter toute prise contact.

Afin de prévenir la thésaurisation pathologique chez un proche, il est conseillé de :

  • créer une zone de confiance pour faciliter la communication
  • lui montrer de l’attention et de la compassion par de simples mots ou gestes
  • l’inciter à entrer en contact direct avec un spécialiste pour éviter une aggravation de la situation ou que toute forme d’accident se produise
  • l’aider à faire le tri et le ménage, une fois que vous aurez observé qu’il n’est plus en condition de le faire physiquement et/ou moralement
  • le complimenter pour les efforts qu’il fournit lorsqu’il fait des rangements, aussi insignifiants que cela puisse être

A contrario, les comportements, remarques, gestes et expressions qui viseraient à l’embarrasser en public ou en privé doivent être évités à tout prix. Cela peut irréversiblement aggraver la situation. Il va sans dire que la psychologie et l’estime de soi d’une personne atteinte de syllogomanie peuvent être facilement bousculées par des propos déplacés.

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